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La première chose à faire avant de faire installer un système d’énergie solaire est de prendre connaissance de votre comportement énergétique. Cela est nécessaire afin de déterminer combien de panneaux solaires devront être installés pour combler votre consommation ou pour déterminer quelle portion de votre consommation serait comblée par ces derniers. Bien que la portion comblée dépende aussi de la surface disponible sur votre toit, pour savoir combien de panneaux solaires pourraient potentiellement être installés, il n’en reste pas moins que de connaître votre niveau de consommation d’électricité est primordial. Le moyen le plus rapide pour connaitre votre niveau de consommation est de regarder vos anciennes factures d’Hydro-Québec. La quantité d’électricité que vous avez consommé (en kWh) y est affiché. La moyenne québécoise d’une maison unifamiliale est de 25 000 kWh/an.

Plusieurs sont ceux qui nous ont demandé des trucs pour diminuer leur consommation électrique, le but étant de pouvoir combler une plus grande portion de leur consommation avec les panneaux solaires qu’ils ont/feront installés. Cet article s’adresse donc à ceux désirant diminuer leur consommation énergétique.

Afin d’alléger la lecture, les trucs sont présentés et expliqués un à la fois. La liste comporte deux parties; les trucs à 100$ et moins et les trucs à 100$ et plus. Les trucs à 100$ et moins sont souvent très faciles à réaliser et offrent des diminutions de consommation intéressantes alors que les trucs à 100$ et plus offrent généralement des résultats beaucoup plus satisfaisants.   

Les trucs à 100$ et moins

1. Baissez la température des pièces de quelques degrés.

Sachant que 60% de notre facture électrique correspond au chauffage de nos pièces, cet aspect est le premier à améliorer lorsqu’on cherche à diminuer notre consommation énergétique. Hydro-Québec recommande de chauffer les pièces à 20°C en période non estivale, quoique vous pourriez chauffer encore moins et économiser encore plus. La température que vous allez choisir est personnelle, mais sachez que moins vous chauffer, mieux c’est pour votre consommation électrique.

Hydro-Québec mentionne que ça ne sert à rien de tenter d’accélérer le chauffage en réglant le thermostat à une température supérieure à celle que vous souhaitez. Ça ne fonctionne pas et ne fait que vous faire dépenser plus d’électricité que ce qui est nécessaire.

Cela dit, pour vous aider à diminuer votre chauffage, un bon truc est de vous procurer des thermostats intelligents. Ces derniers vous permettent de programmer le chauffage selon vos besoins/horaire et de ne plus les laisser ouverts par inadvertance. Étant digitaux, ils sont plus précis que les thermostats à roulette.

Bien que ce truc concerne le chauffage, la même logique s’applique pour la climatisation. Essayez de limiter l’utilisation du climatiseur le plus possible. Encore une fois, moins vous climatisez et mieux est votre consommation électrique.

Finalement, que ce soit pour le chauffage ou la climatisation, gardez les filtreurs des thermopompes propres. Cela améliorera leur efficacité et par le fait même leur consommation énergétique. Leur nettoyage se fait bien avec une balayeuse et dois se faire une à deux fois par année. Si vous voulez qu’ils soient encore plus propres, vous pouvez par la suite laver vos filtres dans de l’eau savonneuse avec une éponge. N’oubliez pas de bien les laisser sécher avant de les remettre dans votre thermopompe.

2. Augmentez le niveau d’étanchéité de votre maison.

Augmenter le niveau d’étanchéité peut se faire sans avoir à défaire tout vos murs et sans avoir à débourser une grosse somme d’argent. En effet, le simple fait de colmater les fissures de vos fenêtres et de vos portes peu vous aider grandement. Le colmatage peut se faire avec du calfeutrant conventionnel (caulking en anglais). En hiver, vous pouvez aussi fermer les bouches de ventilation de la fondation et installer des films de plastique sur les fenêtres que vous ne comptez pas ouvrir. Les films de plastique se vendent dans la plupart des magasins de détail. L’image ci-dessous montre les principales sources de fuites d’air d’une maison. Plus ces sources de fuites seront bien étanchéisées, moins grandes seront vos pertes.

3. Débranchez tous les appareils que vous n’utilisez pas.

Nos appareils électriques consomment de l’électricité en tout temps, même lorsqu’ils sont éteints. Bien qu’ils consomment moins d’électricité lorsqu’ils sont éteints que lorsqu’ils sont en fonction, ce concept des « charges fantômes » est commun pour tous les appareils électriques que nous utilisons à la maison. Dépendamment des modèles et des fabricants, les appareils éteints consomment 5 à 10% de leur puissance nominale. Ainsi, par exemple, une télévision de 400 watts consomme 400 watts pour chaque heure qu’elle fonctionne et consomme de 20 à 40 watts pour chaque heure qu’elle est éteinte.

Si vous ne voulez pas vous casser la tête en ayant à débrancher les appareils un par un, vous pouvez vous procurer des barres d’alimentation multiprises (Power Bar en anglais). Une seule prise contrôlera de 3 à 6 prises, ce qui rend l’opération plus agréable. 

Cela dit, les charges fantômes sont souvent considérés comme banales et négligeable, mais elles constituent tout de même jusqu’à 10% de votre facture électrique. C’est à vous de juger si le trouble des branchements/débranchements en vaut la peine.

4. Baissez la luminosité de vos appareils.

Cet aspect concerne surtout les appareils électroniques, tels les laptops, les tablettes, les télévisions et les téléphones cellulaires. Le réglage de la luminosité se fait généralement via les paramètres de l’appareil.

Une luminosité de 90% est souvent imperceptible, tout en vous faisant économiser de l’énergie et augmentant la durée de vie de la batterie de l’appareil.

Concernant vos lumières, vous pouvez installer des gradateurs (dimmer en anglais) pour pouvoir régler leur intensité à votre goût.

5. Utilisez une corde à linge ou un rac de séchage pour faire sécher vos vêtements plutôt que la sécheuse.

Ayant des puissances de 4500 à 5500 watts, les sécheuses d’aujourd’hui sont très énergivores. Même si vous ne l’utilisez qu’une à deux fois par semaine, le simple fait de diminuer son utilisation vous procurera des résultats étonnants. Regarder à quel point votre consommation électrique augmente lors des journées où vous avez fait du lavage, vous serez surpris. Et du linge qui sèche au soleil, ça sent bon!

6. Lavez vos vêtements à l’eau froide.

Lorsqu’on fait une brassée à l’eau chaude, 90% de l’énergie consommée par une laveuse sert à chauffer l’eau. Chauffer à l’eau froide est donc bien plus logique d’un point de vue énergétique. Heureusement pour vous, la plupart des détergents d’aujourd’hui sont conçus pour laver les tissus et enlever les taches à l’eau froide. D’ailleurs, lorsque la température de l’eau est au-dessus de 23 degrés Celsius (dans le cas d’un lavage à l’eau chaude), le détergent devient moins efficace et les taches pénètrent encore plus le tissu au point de s’y coller. Lavez à l’eau froide est donc fortement recommandé.

7. Limitez votre consommation d’eau.

Au Québec, nous consommons en moyenne 386 litres d’eau par jour. Sachant qu’une grande partie de cette eau est chauffée pour nos activités du quotidien (cuisine, douches, lavage des mains, etc.), diminuer votre consommation d’eau vous permet indirectement de réduire votre consommation électrique.

Pour ce faire, fermez l’eau lorsque vous vous brosser les dents; fermez l’eau quand vous savonnez et lavez vos cheveux sous la douche; installez des pommes de douches de faible débit et des aérateurs aux robinets; réparer les robinets qui ont des fuites et pensez-y deux fois avant de faire installer une piscine ou un spa dans votre cour arrière.

8. Remplacez vos ampoules halogènes ou incandescentes par des ampoules LED.

La popularité récente de l’éclairage LED se justifie par le fait qu’il consomme 75% moins d’énergie qu’une ampoule standard et qu’il ne contient pas de mercure, une substance nocive pour l’environnement. De plus, la durée de vie d’une ampoule LED est de 20 000 heures, contrairement aux 1000 heures d’une ampoule incandescente et aux 2000 heures d’une ampoule halogène. Bien que le coût d’achat d’une ampoule LED est plus élevé, la plus longue durée de vie contrebalance largement le surcoût.

Cela dit, la technologie LED d’aujourd’hui couvre toutes les teintes de lumière blanche, que ce soit la lumière blanche chaude (un peu plus jaunâtre) ou une lumière blanche froide (blanc clair)., La température de couleur de l’ampoule est souvent inscrite sur l’emballage. Elle varie de 2500K à 7000K. Plus la température est élevée, plus la lumière a une couleur blanchâtre et plus la température est faible, plus la lumière a une couleur jaunâtre. L’image ci-dessous montre les couleurs de la lumière selon la température de l’ampoule LED.

Les trucs à 100$ et plus

1. Plantez des arbres et des arbustes sur tous les côtés de votre maison.

En hiver, le vent froid venant du nord est une source majeure d’infiltration d’air froid dans votre maison. Un bon moyen de la contrer est de planter de la végétation de manière à ce qu’elle le redirige loin de votre maison.

En été, en fonction de la trajectoire est-ouest du soleil, placer de la végétation sur les côtés est et ouest de votre maison peut être bénéfique. En effet, l’ombrage créé par la végétation réduit le gain solaire, ce qui diminue vos besoins en climatisation.

Finalement, en face de votre maison, vous pouvez planter des arbres à feuilles caduques, soit des arbres qui perdent leurs feuilles en automne. En hiver, l’absence de feuillage maximise les gains solaires alors qu’en été le feuillage créer de l’ombrage, ce qui minimise les gains solaires. Vous êtes donc gagnants à tout coup.

2. Achetez des appareils Energy Star.

Les appareils certifiés Energy Star sont des appareils écoénergétiques qui consomment de 10 à 30% moins d’énergie qu’un appareil standard de même catégorie. Leur coût d’achat est souvent supérieur à celui des appareils non certifiés, mais les économies d’énergie qu’ils procurent contrebalancent en partie le surcoût.

3. Faites installer des couvre-fenêtre.

Les fenêtres constituent le maillon faible de l’enveloppe thermique d’un bâtiment. Les fenêtres classiques ont, en général, une résistance thermique 5 à 10 fois moindre comparativement à un mur qui suit la réglementation québécoise de la construction. Limiter les pertes thermiques qu’elles occasionnent est un excellent moyen de réduire votre niveau de consommation électrique. Le meilleur moyen de réduire les pertes est en utilisant des couvre-fenêtre.

Les couvre-fenêtre sont disponibles sous plusieurs formes. Certains sont des volets isolants qui s’insèrent à l’intérieur de la maison alors que d’autres sont des auvents extérieurs. Les volets minimisent les pertes de chaleur et de climatisation alors que les paravents minimisent les gains solaires en été. Bien que la majorité des gens optent pour un seul des deux types de couvre-fenêtres, les deux s’agencent très bien ensemble.

4. Remplacez votre fenestration

Comme mentionné précèdemment, les couvre-fênetre limitent les pertes thermiques ou minimise les gains thermiques d’une fenêtre. Il n’en reste pas moins que ces équipements n’ont aucun rôle dans la maximisation des gains thermiques, d’où l’intérêt de changer une fenestration standard par une fenestration à haute performance. La figure ci-dessous montre le niveau d’isolation de différents types de fenêtres. Plus le niveau d’isolaiton est élevé, moins grandes sont les pertes thermiques.

À titre informatif, les fenêtres à haute performance sont généralement à triple ou quadruple vitrage, sont remplies avec un gaz inerte (argon, krypton ou xénon), possèdent un revêtement à faible émissivité, une pellicule à faible émissivité ainsi qu’un intercalaire à faible conducitivté thermique.

  • Le vitrage multiple augmente l’épaisseur de la fenêtre, ce qui augmente par le fait même son niveau d’isolation. L’espace supplémentaire ajouté par le vitrage multiple contient de l’air sec, qui agit comme isolant. Il est important de mentionner que la performance d’isolation thermique est proportionnelle au nombre de vitrages. Le double vitrage est plus performant que le simple, le triple vitrage est plus performant que le double, et ainsi de suite.
  • Le remplissage au gaz inerte diminue la circulation de l’air à l’intérieur de la fenêtre, ce qui diminue les pertes par convection.
  • Le revêtement à  faible émissivité est posé sur le vitrage et limite les pertes par radiation.
  • La pellicule à faible émissivité est entre le vitrage et limite aussi les pertes par radiation en bloquant les rayons UV et infrarouges.
  • L’intercalaire à faible conductivité thermique est composé de pièces d’aluminium qui fixent les vitrages à distances égales, ce qui diminue les pertes par conduction.

5. Augmentez le niveau d’isolation des murs de votre maison   

Dans la même logique que pour celle des fenêtres, augmenter le niveau d’isolation des murs de votre maisonfait en sorte que vous aurez moins de pertes de chaleur, ce qui va réduire votre consommation électrique. Plus le niveau d’isolation est élevé, moins grandes sont les pertes.

Le tableau ci-dessous montre les exigences du Code de construction du Québec de l’efficacité énergétique d’une maison. Les valeurs sont montrées en RSI (unité métrique) et en R (unité impériale) et s’appliquent pour les nouvelles constructions. Plus le nombre de degrés-jours de chauffage est élevé, plus grande est la valeur d’isolation minimale requise.

Dans l’optique où vous voulez augmenter le niveau d’isolation de votre maison afin de diminuer votre niveau de consommation électrique, il est recommandé de dépasser les valeurs montrées dans le tableau ci-haut. À titre indicatif, les maisons les plus performantes au Québec (certifiées LEED Platine par exemple) ont des murs R30 et un toit R50 (sans oublier le fait qu’elles ont probablement aussi appliqué à la lettre l’ensemble des conseils présentés dans le cadre de cet article).