La pandémie du COVID-19 a apporté de nombreux avantages environnementaux inhabituels: un air plus pur, des émissions de carbone réduites, un répit pour la faune. Maintenant, la grande question est de savoir si nous pouvons capitaliser sur ce moment. La transition écologique semble tranquillement se mettre en place, mais nous avons tout de même encore beaucoup de chemin à faire. En effet, le charbon reste toujours la première source de production d’électricité à l’échelle mondiale, que ce soit parmi plusieurs pays en développement ou occidentaux. La figure ci-dessous de l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) portant sur la production électrique mondiale selon les différentes sources d’énergie montre à quel point les énergies renouvelables tardent à s’implanter dans notre mix énergétique. À l’heure actuelle, près de 75% de l’électricité mondiale est produite par des sources d’énergies non-renouvelables.
Néanmoins, l’IEA affirme que depuis 2009 les investissements dans les sources d’énergies renouvelables sont plus importants que ceux dans les énergies fossiles. La figure ci-dessous le montre, les investissements dans les énergies renouvelables étant en vert et ceux dans les énergies fossiles en bleu foncé. C’est en espérant que la tendance se maintiendra après la pandémie.
La figure ci-dessous de l’IEA montre l’évolution de la répartition des investissements dans les différentes sources d’énergie renouvelable de 2004 à 2016. Parmi ces investissements, la grande majorité de ceux-ci sont destinés vers la filière solaire (en vert foncé) alors que la filière éolienne occupe la seconde place (en vert pâle).
L’une des principales raisons expliquant la hausse de ces investissements est sans contredit la baisse constante du prix des panneaux solaires au cours des dernières décennies. À ce sujet, l’image ci-dessous montre l’évolution du prix des panneaux solaires photovoltaïques en dollars américain par watt installés de 1977 à 2015. Depuis 2010, le prix a chuté de 1.41$ à 0.30$ le watt, une diminution de 78 %! Bien que la diminution de prix fût définitivement plus prononcée au tout début de la commercialisation du produit, elle est restée en constante diminution. Le temps du retour sur investissement d’un système d’énergie solaire devient donc de plus en plus court, au point ou il dépassera très bientôt celui des combustibles fossiles.
Concernant la croissance des énergies renouvelables, l’IEA prévoit d’ici 2024 une augmentation de 50% de leur puissance installée. Cette croissance est tirée par la Chine ainsi que l’Union Européenne, qui ne cessent d’investir dans les sources d’énergies alternatives. Le figure ci-dessous de la firme d’analyse économique Bloomberg montre l’origine des principaux investissements en capitaux dans les énergies renouvelables de 2010 jusqu’au deuxième trimestres de 2019. À eux seuls, la Chine et l’Union Européenne compte pour presque 90% des investissements totaux. L’histoire nous dira si la pandémie actuelle aura un effet sur l’ampleur des investissements futurs.
Il est toutefois important de mentionner que bien que la Chine soit le leader solaire mondial, et même le leader en énergie renouvelables (toutes catégories confondues), elle est aussi la plus grande consommatrice de combustibles fossiles. En effet, 70% de l’électricité chinoise est toujours produite à partir du charbon. Souhaitons qu’elle continue d’investir massivement dans les énergies renouvelables étant donné qu’elle a une très grande influence sur l’avenir de la filière solaire.
Bonne nouvelle! Le dernier rapport de l’IEA a révélé que les énergies renouvelables sont de plus en plus comparables aux combustibles fossiles sur le prix, les projets solaires fixant des prix record aux enchères gouvernementales. La figure montre ci-dessous le coût actualisé de l’énergie (Levelized Cost of Energy en anglais) des différentes sources d’énergies, ce coût étant le coût total d’une énergie sur la durée de vie de l’équipement qui la produit. Les prédictions sont que d’ici 10 ans, les coûts actualisés des projets éoliens et solaires sera inférieur à tout autre type de source d’énergie non renouvelable.
Bref, l’ensemble des figures montrées précédemment montrent que l’avenir est dans les sources d’énergies renouvelables, surtout dans l’énergie solaire. C’est en espérant que nous saurons capitaliser sur les avantages environnementaux offerts par la pandémie et que nous continuerons à investir dans l’avenir plutôt que dans le passé.